Huile sur toile – La richissime duchesse de Montpensier, cousine de Louis XIV, est portraiturée assise devant un paysage profond. Accoudée sur une base de colonne, elle affiche une certaine décontraction et son regard est empreint d’une certaine mélancolie. Cependant, les perles montées en ras de cou, les deux énormes perles-poires en pendant d’oreilles et les riches étoffes brodées de fils d’or rappellent le statut et la fortune de la noble dame.
L’œuvre est présentée dans son cadre d’origine en bois sculpté et doré.
Notre tableau est une peinture d’école française du XVIIème siècle de l’atelier de Pierre Mignard. Il peut être rapproché du portrait de la Grande Mademoiselle peint par le même atelier quelques années plus tard et conservé dans les collections du Château de Versailles.
Dimensions : 126 x 108 cm avec le cadre
Provenance : collection privée new-yorkaise.
Anne Marie Louise d’Orléans, dite la Grande Mademoiselle (Paris 29.05.1627 – id 05.04.1693).
Fille de Gaston d’Orléans et de Marie de Bourbon, elle est la petite-fille du roi Henri IV et la cousine germaine de Louis XIV. Cumulant les titres de noblesse (duchesse de Montpensier, dauphine d’Auvergne, comtesse d’Eu et de Mortain, princesse de Joinville et de Dombes), et la fortune de ses parents, Anne Marie Louise d’Orléans est probablement la princesse la plus riche d’Europe.
On lui accorde le titre de « Grande Mademoiselle » en raison du titre de « Grand Monsieur » porté par son père Gaston de France (1608-1660) en tant que frère du roi Louis XIII.
Marie Louise d’Orléans prend part à La Fronde. Et en 1652, sur ordre de son père, elle prend la tête de l’opposition aux troupes royales dans la bataille du Faubourg Saint-Antoine pour sauver son cousin le Prince de Condé. L’armée du roi est victorieuse et la duchesse est exilée durant trois ans en Bourgogne. Elle met à profit cet éloignement des tumultes parisiens pour écrire ses mémoires. Son récit est un des témoignages les plus importants de son temps sur la vie d’une femme de son rang au XVIIème siècle.
Tout au long de sa vie, l’immense fortune que possède la duchesse de Montpensier attise les jalousies. Y compris celle du roi Louis XIV qui l’empêche de se marier et l’oblige plus tard à nommer son propre fils, le Duc de Maine, comme unique héritier.
Pierre Mignard (Troyes 1610 – Paris 1695) est le frère de Nicolas (dit Nicolas Mignard d’Avignon), peintre lui aussi. Comme Valentin de Boulogne, Michel Dorigny, Charles Le Brun ou Eustache Le Sueur, il est l’élève de Simon Vouet. Surnommé « le Romain » parce qu’il séjourne longtemps à Rome, Pierre Mignard est considéré comme l’un des meilleurs coloristes de son temps.
Louis XIV le fait rappeler d’Italie pour lui confier la décoration de la coupole du Val-de-Grâce et de la petite galerie de Versailles. Après la mort de Charles Le Brun, il est nommé premier peintre du Roi et directeur de l’Académie de peinture. Pierre Mignard excelle dans la peinture de portrait et se distingue par le naturel et la vérité de l’expression de ses figures.