Huile sur toile.
Ce n’est pas une Diane au repos, ni une Diane au bain qu’a choisi de représenter le peintre de notre tableau mais bel et bien une Diane chasseresse, en pleine action, dans un équilibre surprenant, d’une grâce infinie.
Fille de Jupiter et de Léto, sœur jumelle d’Apollon, Diane (Artémis) est l’une des douze divinités de l’Olympe. Vivant dans les forêts, fuyant les hommes, cette déesse vierge est entourée de ses chastes compagnes. Il est aisé de l’identifier autant par la composition du tableau qui s’articule autour de sa présence forte et dynamique que par le croissant de lune dont elle est couronnée.Son activité de chasseresse s’affirme avec la lance qu’elle brandit non sans ardeur de la main gauche, avec les chiens flairant la proie au moment où l’une de ses compagnes s’apprête à abattre le sanglier. Alors que cette scène où perce une intensité dramatique se déroule tout près d’elle, Diane apparaît conquérante, gracieuse et délicate, un pied posé avec légèreté sur le sol. Tandis qu’au loin, l’on aperçoit d’autres nymphes occupées elles aussi à la chasse, le paysage avec ses arbres offrant une belle diversité de verts, la montagne bleutée, le ciel aux tons bleus et roses, plantent un décor idyllique.
L’œuvre est superbement mise en valeur par son cadre italien en bois sculpté et doré d’époque.
Dimensions : 108 x 79 cm la vue – 125 x 95 cm avec le cadre
Giovanni Odazzi (Rome 1663-1731) est un peintre romain qui entre d’abord dans l’atelier du sculpteur Cornelis Bloemaert puis rejoint celui de Ciro Ferri. Durant son apprentissage, il acquiert la maîtrise du dessin et se nourrit de la peinture de Pierre de Cortone qui a été le maître de Ciro Ferri. Il achève sa formation dans l’atelier de Giovanni Battista Gaulli dit Il Baciccio à la mort de C. Ferri.
Au seuil du XVIIIè siècle, Giovanni Odazzi, qui est alors un artiste en pleine maturité, réalise la fresque L’apparition de la Vierge à Saint Bruno dans l’église Santa Maria degli Angeli (1699-1700). Cette oeuvre opère la synthèse entre Ferri, Gaulli et le style classique de Carlo Maratta. La période de la Contre-Réforme impose des œuvres religieuses glorifiant les saints, empreintes de dévotion et de mysticisme. G. Odazzi , dont la renommée se consolide rapidement , travaille dans nombre d’églises à Rome. Tandis qu’Il Baciccio peint en 1707 dans la nef centrale de la basilique des Saints Apôtres Le triomphe de l’Ordre de Saint François, G. Odazzi renouvelle deux ans plus tard avec une forte personnalité le thème de la chute. Cette œuvre, La chute de Lucifer et des anges rebelles, à l’époque très remarquée, conforte grandement sa réputation. Il intervient également dans plusieurs monastères, cisterciens ou chartreux.
Vers 1722, il reçoit des commandes pour décorer des palais romains. Il peut ainsi peindre sur des plafonds des figures allégoriques et réaliser des fresques mythologiques qui tracent avec précision les visages, donnent à voir dans les diverses compositions une variété d’attitudes et de gestes rehaussés par la richesse des draperies.