La pause musicale.
Huile sur carton signée en bas à gauche.
Dimensions: 70 x 77 cm
Porte au dos une étiquette d’exposition avec le numéro 382:
-« Carnegie Institute, Pittsburgh Pennsylvanie USA »
Provenance: Vente du 30 Mars 1995- Me Claude Boisgirard – Paris -« Collection d’oeuvres de Louis Legrand de Mr et Mme V »
Notre tableau figurait en couverture du catalogue de la vente.
Louis Legrand dépeint ici deux jeunes femmes dans un intérieur écoutant du piano. Le peintre a choisi de représenter le troisième personnage, le pianiste en ne laissant apparaitre que son profil de dos. L’intérieur est sobre; un sofa, une chaise, une petite table et le tabouret tournant du pianiste composent le décor. L’accent est mis sur les personnages et en particulier sur la jeune femme rousse au centre de la composition. La lumière venant de la gauche l’éclaire et attire le regard du spectateur sur sa chevelure chatoyante et son collier aux perles brillantes. Son amie sur la droite est dessinée d’un trait épais et vibrant. Quelques détails très féminins comme le collier, une bague, un bracelet, un petit sac à main, des gants blancs et les chaussures blanches qui apparaissent sous le siège du pianiste viennent agrémenter la scène.
Louis Legrand nous livre ici une oeuvre à la composition audacieuse, qui est l’apanage des grands maitres. Peinte avec sobriété et spontanéité, l’artiste suggère plutôt qu’il ne décrit; son trait est à la fois ferme et vibrant.
Il se sert de la lumière et joue avec des parties colorées et d’autres dessinées sans couleur. Bien qu’une économie de moyens caractérise la peinture, la scène est vivante et l’artiste nous emmène avec subtilité dans l’intimité de cette scène de détente, nous offrant un moment suspendu dans le temps .
Louis Legrand est né en 1963 à Dijon. Peintre, aquarelliste, graveur et illustrateur, il est un artiste aux multiples facettes.
Après une formation à l’école des Beaux-Arts de Dijon, il se rend à Paris en 1884 et devient l’étudiant du génial et sulfureux Félicien Rops qui l’initie à différentes techniques dont la gravure.
Le maitre apprécie les aptitudes de son élève. Dans une lettre datée de 1888 de Félicien Rops à Mr Roques, directeur de l’hebdomadaire « Le courrier français » il évoque « les qualités précieuses et rares, dominées par un extraordinaire amour du modelé de Louis Legrand. » il écrit aussi « Vous concevez que l’idée ne me vint pas d’apprendre quelque chose à ce gaillard-là!. Legrand s’est mis sans aide, comme les canetons vont à la mare, à faire de beaux dessins qui ont attiré l’attention des artistes et des amateurs »
A partir de 1902, l’artiste participe aux Salons des Beaux arts de Paris, à l’exposition universelle de 1900 où il fut médaillé.
il exposera aussi à la galerie Samuel Bing puis en 1904 à la galerie Georges Petit. Il fut décoré de la légion d’honneur en 1906.
En 1911, la galerie Durand-Ruel présente une grande rétrospective de son oeuvre.
Avant Toulouse-Lautrec, il dépeint la vie nocturne parisienne de la Belle Epoque, les cafés animés, les femmes, les danseuses de cancan.
Le bal du Moulin Rouge de Paris est longtemps l’atelier de l’artiste.
L’éditeur et collectionneur d’art Gustave Pellet lui édite 300 gravures et lui achète tous ses pastels. Il grave pour lui également des sujets érotiques.
Il est le peintre de « l’érotisme gai ».
Il est présent dans de nombreuse collections privées
Bibliographie :
. Camille Mauclair, Louis Legrand, peintre et graveur, Floury, Paris 1910
. Dictionnaire des illustrateurs-1800-1914, Idé et Calande, Neufchatel, Paris 1989
. Bénézit, « Louis Legrand », Oxford Art Online
Musées :
. En France : Dijon, le musée national Magnin et le musée des Beaux-Arts ; Strasbourg, musée d’art moderne et contemporain , Quimper, musée des Beaux Arts, .
. En Suisse: Genève, Petit Palais.
. Aux USA : Cleveland, Museum of Art; San Francisco; Washington, Smithsonian American Muséum