Très belle pendule représentant une Nymphe à la colombe de Style Louis XVI.
Marbre blanc de Carrare et bronze doré.
Mouvement signé Le Roy. Le mouvement est daté, au revers, de 1889.
France
Circa 1889
Dimensions:
hauteur 37 cm
longueur 29 cm
profondeur 12 cm
Matière : marbre blanc de Carrare et bronze doré
Epoque : XIXème siècle
Origine : FRANCE
Etat de l’objet: Très bon état
Biographie Le Roy ou Leroy
Une longue et riche histoire
L’histoire de la maison Le roy est le fruit d’une succession d’individus géniaux qui marquèrent l’horlogerie de manière ininterrompue depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours.
Inventeurs exceptionnels et commerçants visionnaires, les différents Le Roy ont su imposer leur signature à travers le temps comme un gage d’excellence et une référence en terme d’horlogerie de luxe à la française. Tour à tour Horloger du Roi, de l’Empereur, de la Reine Victoria et de la Marine, Leroy a connu son apothéose en 1900 avec la présentation, lors de l’Exposition Universelle de Paris, de la mythique « Leroy 01 ». Longtemps considérée comme la montre la plus compliquée au monde, ce garde-temps a définitivement installé la marque au pinacle de la Haute Horlogerie.
De l’Horlogerie des Rois à celle des Lumières
L’histoire de la Maison Leroy débute en 1747 lorsque Basile Le Roy, fils de bûcheron âgé de 16 ans, commence son apprentissage d’horloger chez le maître Joseph Quétin. N’ayant aucun ancêtre horloger, Basile porte cependant le nom déjà célèbre des horlogers de génie que furent Julien Le Roy (1686-1759) et son fils Pierre (1717-1785). Le premier est connu pour avoir mis au point, notamment, la première montre marquant les secondes. Son fils est considéré comme l’un des pères de la chronométrie moderne et ses montres de marine ont été un atout déterminant pour la France dans la course que les monarchies européennes se livraient pour la maîtrise du temps en mer, garant d’une détermination précise de la longitude, nécessaire pour la sécurité des bateaux, des équipage et des denrées transportées.
En 1785, le fils de Basile, (Basile)-Charles Le Roy, est reçu Maître horloger à l’âge de 20 ans. Avec l’aide de son père, il ouvre une boutique et un atelier sous les arcades du Palais Royal que Louis IV d’Orléans vient d’ouvrir au public et aux commerçants. La maison conservera cette adresse pendant plus d’un siècle.
En 1790, pour échapper aux exactions des révolutionnaires, Leroy, dont le patronyme à consonance royale est dangereux, signe ses pièces de l’anagramme Elyor. Pendant la Terreur, il vend même fictivement sa société à son employé Cachard pour la reprendre après Thermidor.
Dès 1794, la qualité des garde-temps Leroy est reconnue par de nombreux hommes influents de Paris. Les cinq dernières années du siècle scellent définitivement la réputation de (Basile-)Charles qui signe à nouveau Le Roy ses productions (très fortement inspirées de celles de Abraham-Louis Breguet) et participe à l’exposition parisienne de 1798. La maison Le Roy devient une des références parisiennes pour la création de pendules et pendulettes de voyages, principalement destinées aux officiers des campagnes napoléoniennes.
Horlogers d’Empire et de la Couronne britannique
En 1805, Le Roy devient « Horloger de l’Empereur » Napoléon Ier, « Horloger de Madame Mère », ainsi que d’autres membres de la famille impériale. L’horloger produit des montres de très haute qualité, traditionnelles ou décimales, à tact ou à sonnerie.
Vers 1810, la production des pendules et pendulettes de voyage prend le dessus sur les autres pièces et pour pouvoir honorer ses commandes, Le Roy développe des collaborations avec des ateliers situés dans le Jura français et en Suisse.
En 1828, Charles-Louis rejoint son père dans l’entreprise familiale qui prend le nom de « Le Roy & Fils ». Pendant la première moitié du XIXe s, la Maison se développe à tous les niveaux et compte ainsi près de 50 employés fixes en 1840 ; la production de montres de poche revient en force et les ateliers ne cessent d’augmenter la complexité de leurs garde-temps dont la réputation d’excellence dépasse l’Hexagone. Le dynamisme que Charles-Louis insuffle à son entreprise attire les meilleurs ouvriers de la place, et notamment Adrien Philippe, qui fera un passage remarqué chez Le Roy avant de rejoindre Antoine Norbert de Patek à Genève pour fonder Patek Philippe.
En 1845, Casimir Halley Desfontaines rachète l’entreprise à Charles-Louis dont les enfants ne souhaitent pas poursuivre la succession. La Maison gardera sa raison sociale « Le Roy & Fils » pendant les deux années qui suivent et le nouveau propriétaire dépose plusieurs brevets, dont l’un, révolutionnaire, concerne une pendule électromagnétique qui sera dévoilée à l’exposition de Paris en 1855.
En 1854, Le Roy & Sons s’implante à Londres, d’abord à Regent Street, puis, pour une seconde boutique, à New Bond Street, et devient en 1863 « Horloger de la Reine Victoria ». L’horloger livrera une grande quantité de pièces uniques sur mesure à la Cour d’Angleterre. Présent à toutes les expositions européennes, de Madrid à Viennes et de Londres à Paris, Le Roy & Fils collectionne les récompenses et les médailles.
Louis Leroy, père de la Leroy 01
En 1879, Casimir Halley Desfontaines engage à Londres le jeune Louis Leroy, horloger déjà confirmé âgé d’à peine vingt ans, dont le père, Horloger de la Marine, est un illustre fabricant de chronomètres. L’arrivée du jeune homme marquera le début de la période d’excellence absolue de la marque. En 1888, après la mort de Casimir, son fils reprend l’affaire et Louis Leroy devient son associé avant de passer seul maître à bord en 1889 et de transformer la raison sociale en « L.Leroy & Cie, ancienne maison Le Roy & Fils ».
Louis Leroy voyage beaucoup ; il découvre que les pièces d’horlogerie créées en Suisse surpassent désormais les productions françaises, raison pour laquelle il collabore avec des ateliers de la Vallée de Joux à qui il achète ébauches, échappements et parfois même des mécanismes complets qui seront ensuite décorés, assemblés et réglés à Paris. En 1892, pour se rapprocher de ses fournisseurs, il ouvre à Besançon les « Ateliers L.Leroy ». Besançon est le cœur et l’âme de l’industrie horlogère française, et qui plus est, elle vient d’inaugurer l’Observatoire National et son service de certification chronométrique.
L’entreprise de Louis Leroy – que son jeune frère Léon rejoint en 1895 en tant qu’associé – s’appuie sur d’excellentes compétences de recherches, de développement et de production, et elle coopère avec de grands noms de l’horlogerie suisse, notamment Louis-Benjamin Audemars et Charles Piguet.
En 1899, L.Leroy & Cie installe ateliers et magasin au 7, Boulevard de la Madeleine. La maison peut compter sur une clientèle riche, fidèle et prestigieuse qui soutient son extraordinaire développement pendant toute la première moitié du XXe s. Têtes couronnées, artistes, industriels, hommes politiques, philosophes et aventuriers sont ce que l’on appellerait aujourd’hui des aficionados de la marque : Franklin D. Roosvelt, Alfred Nobel, Antoine de Saint-Exupéry, Lindbergh, Louis Renault et Ettore Bugatti, Chopin, Strauss et Wagner, Georges Sand, Musset, Marcel Proust, Henri Matisse…
1900 est une année prépondérante pour Louis Leroy qui présente la Leroy 01. Grand Prix de l’Exposition Universelle de Paris, véritable icône planétaire, cette montre unique restera la référence absolue en matière d’horlogerie ultra compliquée jusqu’en 1989, date à laquelle Patek Philippe produit sa Calibre 89. La Leroy 01 abrite un mouvement composé de 975 pièces assemblées sur 4 étages de mécanismes, offre 27 indications dont 17 concernent directement la mesure du temps, et se présente dans un boîtier en or de 71mm de diamètre pesant 228 grammes.
L’étonnement international que suscite la Leroy 01 permet à la Maison d’entrevoir son avenir avec sérénité. Devenue référence absolue de l’horlogerie française de luxe, la marque développe la chronométrie scientifique, marine et militaire, industrielle et sportive. L.Leroy & Cie est nommée « Horloger de la Marine » et conservera ce titre plus longtemps que n’importe quelle autre marque. En 1957, Leroy invente le « Chronostats », chronomètre de marine à énergie électrique, qui révolutionne la chronométrie marine.
L’horloger ne néglige pas pour autant les montres de poche ou bracelet et dépose plusieurs brevets liés aux mouvements traditionnels. En 1922, il crée par exemple la première montre-bracelet à remontage automatique.
En 1935, Louis Leroy meurt sans descendants et son frère et associé transfère la boutique au 4, rue du Faubourg Saint-Honoré où elle restera le siège de la société jusque dans les années 1980. A cette date, les héritiers de Léon (décédé en 1961) cèdent la société à un groupe d’investisseurs actifs dans l’horlogerie et exploitant une manufacture de mouvements dans le Jura suisse. Les activités de développement et de production sont ensuite transférées en Suisse au début des années 1990.
L’aube du renouveau
En 2004, Miguel Rodriguez, fondateur et propriétaire du groupe horloger Festina-Lotus S.A acquiert L.Leroy pour en faire le fleuron de son groupe. Le riche patrimoine et les valeurs fondamentales de la marque sont étudiés afin de les faire revivre dans de nouvelles collections. Ainsi naissent les lignes Osmior et Marine, qui marquent le renouveau de la prestigieuse Maison.