Importante fontaine à thé sur son réchaud en argent fondu et ciselé, richement décorée au repoussé.
Le réchaud s'intègre dans un socle reposant sur quatre pieds griffe surmontés de masques de Pan et de guirlandes de laurier ; il est couronné par un décor d'arabesques et de feuillages repercés.
Le samovar s'emboite à ce socle par un piédouche évasé et ajouré, surmonté du corps ventru à la riche ornementation: coquilles, têtes de femmes échevelées, têtes de lions; des cartouches se détachent sur un fond de volutes feuillagées et de guirlandes de laurier, ils présentent des croisillons à la Bérain ciselés sur fond amati.
Des feuilles de laurier disposées en guirlandes festonnées forment deux anses de chaque coté de la panse ; En son centre, le robinet à tête zoomorphe est surmonté par un cartouche resté vierge. Le couvercle bombé et polylobé, ouvre à charnière et présente une prise sous forme de deux charmants putti se disputant une feuille de thé.
Le poids et la qualité exceptionnelle de cet objet laissent à penser qu'il aurait pu être conçu pour l'Empereur de Russie Alexandre III.
Henri Duponchel (1794-1868 Paris) est successivement : architecte, architecte d'intérieur (c'est lui qui construisit et décora les Hôtels du Baron de Rothschild à Paris et à Londres), metteur en scène et directeur de l'Opéra de Paris et enfin orfèvre.
Sa maison conquit un rang des plus brillant dans l'Orfèvrerie ; Il se présenta à l'Exposition Universelle de 1849, et Monsieur Wolowski, rapporteur du jury de l'Exposition disait :
« Monsieur Duponchel donne seul l'impulsion aux remarquables artistes formés dans son atelier, bien connu de l'Europe entière. Il continue à fabriquer de la haute orfèvrerie...; Chez lui un heureux caprice rencontre de quoi satisfaire les désirs les plus exigeants ; La forme est originale sans tomber dans le bizarre, élégante sans toucher à l'affectation. »