Garniture de Cheminée “Chariot” en bronze doré et patiné Fin XIXème Siècle

Attribuée à François Linke (1805-1946)

 La pendule symbolisant un putto sur un char tiré par un buste féminin ailé avec turban, sur une base ornée de feuilles d’acanthe et de rocailles.

Le cadran en forme de roue avec des chapitres romains en émail bleu, le mouvement à deux barillets avec échappement à levier de plate-forme avec sonnerie à cloche, signé 'CCH et numéroté 1846.

Avec sa paire de candélabres en pendant représentant un couple de putti se faisant face.

Avec sa clé, son balancier et en état de marche

Dorure d’origine

Circa 1895

Cette garniture de cheminée, symbolisée sous la forme d’un char ou d’une gondole, est dans la haute lignée du Style rococo du sculpteur Léon Messagé tel que promu dans son Cahier des Dessins et Croquis Style Louis XV, 1890.

Les dessins d’asymétrie rocaille de Messagé ont créé le style Linke pour lequel le stand de François Linke à l’Exposition Universelle de Paris 1900 a été tant applaudi. La même horloge, signée par F.Linke mais plus petite, a été vendue par Christie’s, Londres, 6 mars 2014, lot 143, 10000 GBP adjugé.

 François Linke (1855 - 1946) fut le plus important ébéniste parisien de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, et peut-être le plus recherché ébéniste de son époque.

Il est né en 1855 dans le petit village de Pankraz, dans ce qui est maintenant la République tchèque. Les archives montrent que Linke fit un apprentissage chez le maître ébéniste Neumann, puis en 1875, à l’âge de 20 ans, il arriva à Paris où il vécut jusqu’à sa mort en 1946.

On sait que premiers ateliers Linke étaient actifs à Paris dans le Faubourg St. Antoine dès 1881, et pendant ce temps, il a fourni des meubles pour d’autres fabricants plus établis tels que Jansen et Krieger.

 La qualité de l’artisanat de Linke a été inégalée par aucun de ses contemporains et a atteint son apogée avec son stand spectaculaire à l’Exposition Universelle de Paris en 1900, où son Grand Bureau a remporté la médaille d’or. Il a joué sa fortune et sa réputation sur ce stand, exposant plusieurs meubles à couper le souffle avec des montures sculpturales de la qualité et de la proportion les plus exceptionnelles. Son pari a fonctionné et sa réputation a été établie à tel point que Linke a continué à être la maison de meubles prééminente à Paris jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. 

Comme le rapportait The Art Journal en 1900 sur le stand de Linke : « L’œuvre de M. Linke [...] est un exemple de ce qui peut être fait en cherchant l’inspiration parmi les exemples classiques de Louis XV et XVI sans en aucun sens copier ces grandes œuvres. L’œuvre de M. Linke est originale au sens propre du terme, et, à ce titre, s’est félicité auprès du chercheur intelligent après les choses vraiment artistiques de l’exposition ; un talent merveilleux a été employé pour produire les magnifiques meubles exposés [...]

 La formation du style distinctif de Linke a été rendue possible par sa collaboration avec le sculpteur Léon Messagé.  Ensemble, Linke et Messagé conçoivent le mobilier du stand d’exposition de 1900 de Linke, avec des figures allégoriques exubérantes en bronze doré coulées en haut relief, qui illustrent la capacité de Linke à fusionner harmonieusement les différents médiums de la sculpture sur bois, du bronze et de la marqueterie en un ensemble dynamique et unifié.

Aujourd’hui, Linke est surtout connu pour la qualité exceptionnelle de son travail, ainsi que pour son individualisme et son inventivité. Le génie technique de son travail et le changement artistique qu’il représentait ne seront jamais égalées.